À l'âge adulte, nous sommes tellement habitués à prendre toutes sortes de décisions tous les jours que nous ne nous en rendons parfois même plus compte. La prise de décision est une qualité fondamentale à développer chez l'enfant dès le plus jeune âge en le laissant faire ses propres choix. En faisant cela, non seulement vous aidez votre enfant à s'entraîner à prendre des décisions, mais vous l'aidez aussi à forger son caractère en lui permettant de développer les qualités que partagent tous les bons décideurs, y compris :
La confiance en soi
La confiance en ses opinions et ses choix
La réflexion analytique
La détermination
La prise de recul
Si nous offrons aux enfants de multiples occasions de prendre leurs propres décisions, ils sauront quoi faire dans les grandes occasions parce qu'ils auront reçu une formation précoce.
Commencez à apprendre à votre jeune enfant comment prendre des décisions en lui donnant deux options avec lesquelles vous êtes à l'aise. Par exemple, laissez-le décider s'il veut porter un t-shirt rouge ou bleu, ou proposez-lui de choisir entre deux plats au restaurant.
Cela ne signifie pas que votre enfant doive avoir carte blanche et prendre toutes les décisions. Continuez à lui fixer des limites, mais donnez-lui des options et de la souplesse lorsque c'est possible. Par exemple, il peut choisir quel fruit il souhaite pour un en-cas, mais il ne peut pas prendre la décision de manger des bonbons quand il le souhaite.
Les petites décisions, comme le choix du parfum d'une glace, sont un bon point de départ. Mais n'hésitez pas à le laisser prendre des décisions un peu plus importantes une fois qu'il a prouvé qu'il est capable de prendre des décisions plus modestes. Par exemple :
Laissez-le choisir ses propres vêtements, à condition qu'ils soient adaptés à la météo,
Laissez-le choisir les livres qu'il aimerait lire,
Demandez-lui de décider comment il aimerait célébrer son anniversaire.
En grandissant, indiquez à votre enfant les choix quotidiens dont vous aimeriez qu'il soit responsable. Par exemple, à quelles taches pourrait-il participer pour aider à la maison ? À quelle heure pourrait-il commencer à faire ses devoirs ? Quel goûter pourrait-il se préparer ? Comment pourrait-il gagner du temps le matin ? Plus il sera capable de prendre des décisions, plus il aura de l'entraînement pour l'avenir.
Vous pouvez également l'aider en pensant tout haut lorsque vous faîtes des choix :
Qu'allons-nous préparer pour le dîner ?
Où pourrions-nous partir en vacances ?
Quand pourrions-nous rendre visite à papy et mamie ?
Que pourrions-nous aller voir au cinéma ou regarder ce soir à la télévision ?
Que pourrions-nous faire ce week-end ?
Réfléchir à haute voix peut aider votre enfant à se faire une idée de la façon dont on arrive à prendre des décisions. Quelles sont vos alternatives ? Quels sont les avantages et les inconvénients de chacune d'entre elles ? Quelles sont les contraintes à prendre en compte ?
L'étape suivante consiste à faire participer votre enfant à un dialogue sur les décisions qui le concernent. Par exemple : la décision d'assister à l'anniversaire d'un camarade de classe ou d'aller chez un autre ami. Demandez à votre enfant ce qu'il préfère et pourquoi. Puis discutez ensuite de ce que le camarade dont c'est l'anniversaire pourrait ressentir s'il apprenait que votre enfant a décliné son invitation pour aller jouer avec un autre ami. Plus tôt vous aiderez l'enfant à réfléchir à l'impact de ses décisions sur les autres, mieux ce sera.
Il est aussi important d'inclure son enfant dans ces conversations parce que vous lui transmettez le fait que ses pensées et ses opinions sont importantes mais aussi parce que vous lui enseignez que de nombreux facteurs entrent en ligne de compte dans la prise de décision et que chaque décision a des conséquences.
Quand votre enfant doit faire un choix, aidez-le avec des questions générales qui lui montreront ce qui est important lors de la prise de décision :
Quelle décision dois-je prendre ?
Quelles sont mes options, y compris celles qui ne me plaisent pas ?
Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque option ?
Y a-t-il des règles ou des contraintes (politique scolaire, autre engagement, etc.) dont je dois tenir compte pour prendre ma décision ?
Quel sera l'impact de cette décision sur les autres ?
Que me dit mon instinct ?
Comment cette décision me fait-elle me sentir ?
Quel est mon plan B ?
Lorsque vous permettez aux enfants de faire leurs propres choix, vous pouvez toujours leur apporter votre soutien pour leur faciliter la tâche.
Si l'enfant s'inquiète de ce qu'il doit porter chaque matin, cela peut être dû à l'anxiété et dans ce cas, il est très utile de ne pas prendre les décisions à sa place. Il faut qu'il s'entraîne à développer cette compétence. Donnez-lui deux options et soyez patient afin qu'il ait le temps de prendre une décision. Puis félicitez-le lorsqu'il prend la décision, surtout s'il le fait rapidement, afin de renforcer ce comportement.
Aidez également votre enfant à comprendre que certaines décisions sont plus importantes que d'autres, et qu'il est parfois important de s'entraîner à prendre des décisions rapides. Par exemple, peu importe qu'il choisisse des nuggets de poulet ou des spaghettis pour le déjeuner aujourd'hui ; il est plus important qu'il décide rapidement afin de ne pas être en retard à sa prochaine activité. S'il aime les deux options, vous pouvez lui suggérer de garder l'autre choix pour le déjeuner du lendemain.
Tant que la situation est sûre, laissez-le prendre de mauvaises décisions et apprendre de ses erreurs. Il s'agit d'un équilibre délicat entre laisser les enfants apprendre de leurs erreurs, mais les secourir si nécessaire.
Par exemple, ne "sauvez" pas votre enfant s'il :
aimerait porter une tenue ridicule à l'école. Tant que le temps le permet, laissez-le faire. S'il se fait taquiner, il peut choisir de ne pas recommencer,
choisit de jouer à un jeu vidéo avant l'entraînement de foot et n'a ensuite pas assez de temps pour se préparer. S'il arrive sur le terrain sans son maillot, ne le lui apportez pas,
veut dépenser son argent de poche pour un jouet qui se casse facilement ou qui devient vite ennuyeux,
préfère passer son temps à parler à des amis plutôt qu'à étudier pour un test.
Une fois qu'il en a fait l'expérience, aidez-le à en tirer les enseignements. Restez calme et évitez de le blâmer. Validez ses émotions et le fait que cela n'a pas vraiment fonctionné comme il l'espérait mais encouragez-le à continuer à prendre des décisions.
En tant que parents, nous voulons parfois protéger les enfants des difficultés et des émotions difficiles, mais elles nous donnent un retour d'information qui nous aide à prendre les bonnes décisions. Nous devons laisser les enfants assumer les conséquences de mauvaises décisions et les surmonter. C'est ainsi que nous aidons nos enfants à devenir des adultes responsables.
Quand les préadolescents et les adolescents recherchent l'indépendance, ils commencent également à être confrontés à des décisions plus importantes, qui peuvent nécessiter des négociations et des compromis. Autant que faire se peut, évitez le conflit frontal et tentez de comprendre pourquoi votre enfant se braque à propos des tâches ménagères par exemple. Est-ce parce qu'il manque de temps ? Si oui, son organisation est peut-être à revoir et/ou certaines activités à éliminer de son emploi du temps ? Discutez avec lui, expliquez-lui votre point de vue et les conséquences à prévoir. Cela lui apprendra à faire des compromis et à prendre des décisions réfléchies.
D'autres décisions importantes auxquelles les enfants sont confrontés, comme suivre ou imiter leurs amis même lorsqu'ils sont mal à l'aise ou faire des choix d'études universitaires, peuvent bénéficier d'un dialogue similaire. Aidez-les à décider en les encourageant à réfléchir aux conséquences à court et long terme, à exprimer leurs sentiments, à analyser les alternatives puis travaillez ensemble à l'élaboration d'un plan.
Plusieurs journaux peuvent aider à aller plus loin (en version brochée ou numérique).
Mon journal des compétences sociales et des émotions pour gagner en confiance en soi, bien s'entourer et résister à la pression des pairs :
Mon journal introspectif pour mieux se connaître en 250 questions :
Mon journal pour entreprendre :
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