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Comment alerter ses enfants à propos de la pornographie

Avec l'accès facile à Internet depuis n'importe quel appareil mobile, la question n'est pas de savoir si vos enfants seront exposés à la pornographie, mais quand. Si la pornographie n’est pas interdite en France, en revanche, la loi précise que sa diffusion auprès des mineurs est strictement interdite et punie.


S’il n’y a pas d’âge à proprement parler pour évoquer la pornographie, mieux vaut ne pas trop tarder car l'exposition peut se faire dès le CM1-CM2, même si votre enfant n'a pas de téléphone.


Une étude publiée le 25 mai 2023, réalisée par Médiamétrie livre le triste constat que 30% des mineurs en France consultent chaque mois au moins un site pornographique. Selon la même étude, 21 % des garçons de 10-11 ans et 51 % des garçons de 12-13 ans regardent des sites pornographiques chaque mois. La fréquentation de ces sites est plus faible chez les jeunes filles : 31 % à 12-13 ans. Contrairement aux garçons, cette proportion diminue jusqu’à la majorité.


Pourquoi parler de pornographie aux enfants ?


Alerter les enfants et les adolescents sur le fait que la pornographie n'est pas une représentation réelle de la sexualité est une nécessité lorsque l'on aborde l'éducation sexuelle avec ses enfants. Apprendre à un enfant à reconnaître la pornographie est la première étape pour lui donner les moyens de la rejeter.


Il faut expliquer à l’enfant que ces images ne sont pas adaptées pour lui. Ce sont des images fabriquées, fictives, jouées par des acteurs et qui ne reflétent pas la réalité des relations entre un homme et une femme.


Voici quelques façons possibles d'entamer la discussion à un moment calme :

  • "J'ai lu un article aujourd'hui qui disait que les enfants étaient exposés à de la pornographie à un très jeune âge. Est-ce que je peux t'en parler ?"

  • "Je voudrais te parler d'un sujet délicat. Peut-on s'isoler un moment ?"


Pour définir la pornographie, nous pouvons faire simple en expliquant que ce sont des images mettant en scène des acteurs dénudés et réalisant des actes sexuels.


Il est important d'expliquer que la pornographie aborde la sexualité d'une manière très particulière, souvent violente, et qui n’est pas la norme. De plus, il est important de lui expliquer que la plupart des contenus pornographiques présentent la femme de manière dégradante et soumise. Enfin, l'exposition à des images pornographiques peut influer sur sa future sexualité (adoption ou acceptation de pratiques qu'il ou elle pense être normales par exemple) et lui donner des complexes.


  • "As-tu déjà entendu parler de pornographie ? Qu'est-ce que tu connais de la pornographie ?"

  • "Les enfants de l'école en parlent-ils parfois ? Qu'en disent-ils ?". Parfois, les questions sur le comportement de votre enfant peuvent être trop intimidantes, il est donc plus sûr de poser des questions sur ses camarades.

  • "As-tu déjà vu des images pornographiques ?" Si c'est le cas, demandez : "Est-ce que quelqu'un te les a montrées ? Ou les as tu trouvées toi-même ?" Essayez d'en savoir plus sur la façon dont ils ont trouvé les contenus pornographiques et sur les raisons pour lesquelles ils les ont cherchés. Ne le culpabilisez pas.



adolescent regardant son telephone mobile

Si votre enfant a été exposé à des images perturbantes, il est essentiel de lui offrir un espace où il se sent en sécurité pour poser des questions. Souvent, les enfants peuvent ressentir de la culpabilité après avoir vu des contenus choquants, ce qui peut les conduire à se replier sur eux-mêmes de peur d'être grondés, une réaction qui peut aggraver la situation. Dans de tels cas, assurez à votre enfant qu'il peut vous parler librement sans craindre de sanctions. Il n'est pas fautif, il est une victime. Ensuite, contextualisez les images en lui exprimant votre soutien : "Je suis désolé(e) que tu aies vu des images qui n'étaient pas adaptées à ton âge. Ces vidéos ne représentent pas la réalité". Expliquez-lui qu'il a le droit de se protéger et de ne pas vouloir voir ces images.


Si votre enfant se sent gêné de discuter de cela avec vous, dîtes-lui qu'il existe d'autres adultes de confiance avec lesquels il peut parler. Proposez-lui de discuter avec un grand-parent, un médecin généraliste, un psychologue, ou tout autre adulte de confiance. Il est crucial de le diriger vers une personne capable de lui offrir un soutien adéquat, étant donné que les enfants ont souvent tendance à partager leurs préoccupations entre eux. Ainsi, il pourra partager ses sentiments, prendre du recul par rapport à ce qu'il a vu, et recevoir le soutien nécessaire pour comprendre et surmonter cette expérience.

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